mardi 11 août 2015

À destination : Kansai

Nous voici de retour au Japon pour une escale de 4 jours et demi. Nous arrivons à Osaka dans la matinée du 8 août et nous prenons le train directement pour Kyoto. Au départ, nous souhaitions passer toute la durée de notre séjour à Kyoto et faire des excursions à partir de là. Toutefois, lorsqu'est venu le temps de réserver une auberge, nous nous sommes rendu compte qu'absolument tout était plein et pas seulement à Kyoto! Nous avons cherché à Osaka, Nara, Kobe et même Tokyo : il n'y avait plus de place nulle part! Nous avons appris plus tard que notre séjour tombait en même temps qu'une semaine de vacances qui s'appelle Obon et qui correspond grosso modo à la fête des morts pour les Japonais. Ceux-ci voyagent beaucoup durant cette période et c'est pourquoi les hébergements sont tous réservés longtemps d'avance. Finalement, nous avons réussi à dénicher une nuit à Kyoto et, in extremis, 3 autres à Osaka.

Dès notre arrivée à Kyoto, nous nous précipitons dans un restaurant de sushi sur tapis roulant. Dans ce type de resto assez courant au Japon, les cuisiniers sont au centre et préparent les sushis qu'ils déposent sur un tapis roulant qui fait le tour de la pièce. Devant ce dernier se trouve le comptoir où s'assoient les clients. Des distributeurs d'eau chaude permettent de se servir du thé vert à volonté et on peut soit se laisser tenter par les sushis qui nous passent sous le nez ou les commander individuellement à la carte. Le prix est fonction de la couleur de l'assiette dans laquelle sont déposés les sushis; pour la facture, il suffit de faire le décompte de la pile d'assiette qui se trouve devant nous. Inutile de chercher des qualificatifs pour décrire la fraicheur et le goût des sushis que l'on déguste; c'était tout simplement divin.

Philosophant...
Le ventre bien plein, nous nous déplaçons ensuite vers le nord de la ville et le chemin de la philosophie. Nous avons marché dans ce joli sentier et dans les quartiers résidentiels environnants en nous posant diverses questions essentielles telles que « L'homme est-il un être bon? » « Qui sommes nous? » « Où allons-nous? »... Qui dit balade à Kyoto dit également visite de nombreux temples; si certains temples individuels sont placés sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco, la ville de Kyoto au complet y figure également, en raison du nombre impressionnant de temples qu'elle contient. Nous marchons pendant plusieurs heures, suons abondamment (il a fait plus de 35 degrés durant toute la durée de notre séjour au Japon) et des ampoules naissent sur les recoins les plus absurdes de nos pieds. Après un autre repas de sushi (pourquoi s'en priver?), on rassemble ce qu'il nous reste d'énergie pour aller nous balader dans le quartier de Gion, le quartier traditionnel de Kyoto et dans lequel il est possible de croiser de vraies geishas. Nous arrivons un peu tard, mais nous avons eu la chance de voir une maiko, une apprentie geisha. Les maiko ont le visage blanc que l'on associe aux geishas alors que ces dernières ont la peau de couleur naturelle. Le quartier est très joli, rappelant le Japon des années 1930 (on s'en souvient très bien) mais on est épuisées et nos pieds aussi. La bière est donc bien méritée lorsque nous nous rendons en soirée dans le bar de l'auberge, où nous discutons avec les autres touristes qui s'y trouvent.



Le lendemain, nous dédions encore cette journée à la découverte de Kyoto. Dès le matin, nous prenons le train jusqu'au quartier d'Arashiyama où se trouve un parc et la fameuse bambouseraie de Kyoto. Il fait très chaud et nous sommes heureuses de nous réfugier à l'ombre de la délicate canopée de cette forêt d'immenses bambous qui s'étirent parallèlement très haut vers le ciel. Pour orner ce paysage magnifique, nous croisons parfois des jeunes filles et parfois aussi des jeunes hommes qui sont habillés de façon traditionnelle avec un kimono et ses accessoires. Nous continuons notre visite du quartier dans lequel se trouve des temples, des temples et encore des temples. Ceux-ci sont très achalandés, c'est Obon mais aussi la haute saison touristique.











Nous quittons en début de soirée pour Osaka où nous trouvons notre auberge que nous avons réussi à réserver in extremis (une cancellation, probablement). Celle-ci est loin d'avoir la grâce et le charme d'un temple japonais mais au moins nous avons un lit. Le lendemain, nous débutons la visite d'Osaka par la visite d'un temple (« N'y a-t-il que cela à voir au Japon? » direz-vous... Presque!) où nous avons la chance d'observer un peu les coutumes religieuses japonaises. Nous ne savons pas si il s'agit d'un rituel spécial à l'occasion d'Obon; les gens achètent d'abord un paquet de languettes de bois puis y inscrivent leurs prières et souhaits. Puis, ils payent pour que le moine les adresse à un immense bouddha en bronze et les récupèrent ensuite. Ils vont les porter près d'un autel sur des présentoirs en bois à cet effet (et payent encore pour le faire). Dans la cour du temple, on dirait un festival; des dizaines de tentes sont dressées et toutes vendent des produits religieux tels que ces languettes en bois, des lampions, des petits bracelets semblables à des chapelets, des breloques, des livres, etc.

Un peu tannées des temples, nous nous rendons ensuite au port d'Osaka où se trouve une immense grande roue que nous avions aperçue à partir du train à notre arrivée. Effectivement, on la voit de loin; il est indiqué à l'entrée qu'avec ses 113 mètres, il s'agit de la plus haute grande roue du monde! À la sortie, il est indiqué qu'il s'agit d'UNE DES plus hautes grande roues du monde... bon. Il faut environ 20 minutes pour faire un tour et nous avons une superbe vue sur le port et la ville d'Osaka d'en haut.

Nous nous rendons ensuite dans le célèbre quartier de Dotombori et Ebishu-bashi pour la soirée. Nous trouvons un izakaya qui donne directement sur cette image célèbre de la ville d'Osaka, soit celle de ses édifices placardés de néons qui surplombent le canal. Un izakaya est un type de restaurant où on peut commander plusieurs types de boissons ainsi que des petits plats, similaires à des entrées.


En sortant d'un restaurant, nous passons devant un magasin duty free qui attire notre attention; on y trouve de tout : confiseries, produits de beauté, vêtements, électroniques, électroménagers, etc. Si certains items sont tout à fait banals, d'autres sont carrément surprenants! Pour ne donner que quelques exemples : un exerciseur à paupières (pour débrider les yeux), un costume de hot-dog, une bouteille de 4 litres de whisky, des bobettes japonaises absolument hilarantes, un vibromasseur en forme de concombre, des bas de compression pour la nuit en peluche, etc. On passe près de 2 heures à explorer les six étages (oui, six étages!) du magasin tellement c'est drôle.

Le lendemain, c'est notre dernière journée complète au Japon. On se lève tard et on prend le train pour nous rendre à Nara, une petite ville à l'est d'Osaka. Une bonne superficie de la ville contient un parc dans lequel se trouve une population de faon qui est considérée sacrée. En conséquence, les faons n'ont jamais été chassés et la ville s'est développée autour. Aujourd'hui, ces animaux n'ont rien de sauvage et les touristes s'en donnent à coeur joie à les gaver à longueur de journée de biscuits que des vendeurs ambulants vendent. Si le tout est mignon pour environ 5 minutes, on se lasse très rapidement car le tout devient une véritable course à obstacle entre les faons (qui se précipitent sur n'importe quelle nourriture qu'ils apercoivent), les touristes (qui veulent à la fois être le plus près possible des faons tout en en ayant une peur bleue et qui se sauvent et crient dès que l'un d'eux s'approche trop près) et les crottes.



Heureusement, il y a autre chose à voir à Nara, comme un vieux temple qui a brûlé à deux reprises et dont la dernière reconstruction date des années 1700. Malgré que le temple ne correspond aujourd'hui qu'au tiers de sa grandeur initiale, il s'agit quand même de la plus grande structure de bois au monde. À l'intérieur, se trouve une gigantesque et très jolie statue du bouddha. Nous nous frayons un chemin à travers les animaux (faons et touristes) vers la gare pour retourner vers Osaka, non sans nous arrêter en chemin pour l'essentiel ramen. Il est délicieux.



Pour notre dernière soirée au Japon, nous décidons de profiter de la folie des grandeurs des japonais pour nous faire plaisir. Nous nous rendons au World Spa, un genre de Disneyworld du spa. Pouvez-vous imaginer mon bonheur?! L'ensemble fait 8 étages (quoi que les étages 5 et 7 sont inexistants):

- 1er étage : stationnement
- 2e étage : entrée et réception de l'hôtel adjacent à l'ensemble (dans lequel on peut louer une chambre de style japonais ou de style western – non ça ne veut pas dire que vous dormez à côté d'un cheval empaillé et d'une botte de foin).
- 3e étage : foire alimentaire
- 4e étage : parc d'amusements pour les enfants, salons de massages et spa européen (dans lequel on retrouve des spas de type grec ancien, romain ancien, finlandais, et je ne sais plus quels. Le spa européen était, ce mois-là, réservé aux hommes.)
- 6e étage : gym, salons de massages et spa asiatique (réservé aux femmes – nous y trouvons un bain de type hammam, un sauna vapeur, un sauna au sel, des bains « thérapeutiques », un spa de type balinais, un bain de boue, un spa de type japonais, deux saunas secs, une salle de repos avec tatamis et télé, spa de type égyptien (un spa pour les pieds, carrément) avec télés, spa extérieur (quatre bassins interconnectés dont la température de l'eau décline à mesure qu'on s'éloigne de la source chaude), un spa qui est en fait une grosse tisane à la menthe (il y a un méga sachet de menthe qui flotte dans l'eau) et j'en oublie... Dans la plupart des salles, on trouve également une série de douches japonaises (voir l'article Osaka pour une description).
- 8e étage : piscines, glissades d'eau, deck d'observation et cour extérieure pour se faire bronzer.

On y passe près de trois heures et on en ressort avec la peau douce, les cheveux propres et l'estomac dans les talons. On passe au dépanneur et c'est le début de notre dérape alimentaire : c'est la dernière soirée et on en profite pour goûter à plein de cochonneries qui nous tentent depuis notre arrivée au Japon : popsicle au melon d'eau, chips à la pizza, chu-hai aux pêches, gaufre, gâteau de riz.. En sortant du métro et avant de marcher jusqu'à l'auberge, on arrête de nouveau dans un dépanneur et la dérape se poursuit. Tant pis, il faut bien en profiter!



Nous occupons notre demie-journée du lendemain à faire nos sacs, dire au revoir à la petite madame bien bizzare de l'auberge, acheter nos billets de train, chercher la gare pour nous faire rembourser le dépôt sur notre carte de métro, re-re-manger des sushis, tenter de dépenser nos derniers yens et nous rendre à l'aéroport.





C'est la fin d'un périple mémorable en Asie.


1 commentaire: