Nous voici de retour au Japon pour une
escale de 4 jours et demi. Nous arrivons à Osaka dans la matinée du
8 août et nous prenons le train directement pour Kyoto. Au départ,
nous souhaitions passer toute la durée de notre séjour à Kyoto et
faire des excursions à partir de là. Toutefois, lorsqu'est venu le
temps de réserver une auberge, nous nous sommes rendu compte
qu'absolument tout était plein et pas seulement à Kyoto! Nous avons
cherché à Osaka, Nara, Kobe et même Tokyo : il n'y avait plus de
place nulle part! Nous avons appris plus tard que notre séjour
tombait en même temps qu'une semaine de vacances qui s'appelle Obon
et qui correspond grosso modo à la fête des morts pour les
Japonais. Ceux-ci voyagent beaucoup durant cette période et c'est
pourquoi les hébergements sont tous réservés longtemps d'avance.
Finalement, nous avons réussi à dénicher une nuit à Kyoto et, in
extremis, 3 autres à Osaka.
Dès notre arrivée à Kyoto, nous nous
précipitons dans un restaurant de sushi sur tapis roulant. Dans ce
type de resto assez courant au Japon, les cuisiniers sont au centre
et préparent les sushis qu'ils déposent sur un tapis roulant qui
fait le tour de la pièce. Devant ce dernier se trouve le comptoir où
s'assoient les clients. Des distributeurs d'eau chaude permettent de
se servir du thé vert à volonté et on peut soit se laisser tenter
par les sushis qui nous passent sous le nez ou les commander
individuellement à la carte. Le prix est fonction de la couleur de
l'assiette dans laquelle sont déposés les sushis; pour la facture,
il suffit de faire le décompte de la pile d'assiette qui se trouve
devant nous. Inutile de chercher des qualificatifs pour décrire la
fraicheur et le goût des sushis que l'on déguste; c'était tout
simplement divin.
Philosophant... |
Le ventre bien plein, nous nous
déplaçons ensuite vers le nord de la ville et le chemin de la
philosophie. Nous avons marché dans ce joli sentier et dans les
quartiers résidentiels environnants en nous posant diverses
questions essentielles telles que « L'homme est-il un être bon? »
« Qui sommes nous? » « Où allons-nous? »... Qui dit balade à
Kyoto dit également visite de nombreux temples; si certains temples
individuels sont placés sur la liste du patrimoine mondial de
l'Unesco, la ville de Kyoto au complet y figure également, en raison
du nombre impressionnant de temples qu'elle contient. Nous marchons pendant
plusieurs heures, suons abondamment (il a fait plus de 35 degrés
durant toute la durée de notre séjour au Japon) et des ampoules
naissent sur les recoins les plus absurdes de nos pieds. Après un
autre repas de sushi (pourquoi s'en priver?), on rassemble ce qu'il
nous reste d'énergie pour aller nous balader dans le quartier de
Gion, le quartier traditionnel de Kyoto et dans lequel il est
possible de croiser de vraies geishas. Nous arrivons un peu tard,
mais nous avons eu la chance de voir une maiko, une apprentie geisha.
Les maiko ont le visage blanc que l'on associe aux geishas alors que
ces dernières ont la peau de couleur naturelle. Le quartier est très
joli, rappelant le Japon des années 1930 (on s'en souvient très
bien) mais on est épuisées et nos pieds aussi. La bière est donc
bien méritée lorsque nous nous rendons en soirée dans le bar de
l'auberge, où nous discutons avec les autres touristes qui s'y
trouvent.
Le lendemain, nous dédions encore
cette journée à la découverte de Kyoto. Dès le matin, nous
prenons le train jusqu'au quartier d'Arashiyama où se trouve un parc
et la fameuse bambouseraie de Kyoto. Il fait très chaud et nous
sommes heureuses de nous réfugier à l'ombre de la délicate canopée
de cette forêt d'immenses bambous qui s'étirent parallèlement très
haut vers le ciel. Pour orner ce paysage magnifique, nous croisons
parfois des jeunes filles et parfois aussi des jeunes hommes qui sont
habillés de façon traditionnelle avec un kimono et ses accessoires.
Nous continuons notre visite du quartier dans lequel se trouve des
temples, des temples et encore des temples. Ceux-ci sont très
achalandés, c'est Obon mais aussi la haute saison touristique.
Nous quittons en début de soirée pour
Osaka où nous trouvons notre auberge que nous avons réussi à
réserver in extremis (une cancellation, probablement). Celle-ci est
loin d'avoir la grâce et le charme d'un temple japonais mais au
moins nous avons un lit. Le lendemain, nous débutons la visite
d'Osaka par la visite d'un temple (« N'y a-t-il que cela à voir au
Japon? » direz-vous... Presque!) où nous avons la chance d'observer
un peu les coutumes religieuses japonaises. Nous ne savons pas si il
s'agit d'un rituel spécial à l'occasion d'Obon; les gens achètent
d'abord un paquet de languettes de bois puis y inscrivent leurs
prières et souhaits. Puis, ils payent pour que le moine les adresse
à un immense bouddha en bronze et les récupèrent ensuite. Ils vont
les porter près d'un autel sur des présentoirs en bois à cet effet
(et payent encore pour le faire). Dans la cour du temple, on dirait
un festival; des dizaines de tentes sont dressées et toutes vendent
des produits religieux tels que ces languettes en bois, des lampions,
des petits bracelets semblables à des chapelets, des breloques, des
livres, etc.
Un peu tannées des temples, nous nous
rendons ensuite au port d'Osaka où se trouve une immense grande roue
que nous avions aperçue à partir du train à notre arrivée.
Effectivement, on la voit de loin; il est indiqué à l'entrée
qu'avec ses 113 mètres, il
s'agit de la plus haute grande roue du monde! À la sortie, il est
indiqué qu'il s'agit d'UNE DES plus hautes grande roues du monde...
bon. Il faut environ 20 minutes pour faire un tour et nous avons une
superbe vue sur le port et la ville d'Osaka d'en haut.
Nous nous rendons ensuite dans le
célèbre quartier de Dotombori et Ebishu-bashi pour la soirée. Nous
trouvons un izakaya qui donne directement sur cette image
célèbre de la ville d'Osaka, soit celle de ses édifices placardés
de néons qui surplombent le canal. Un izakaya est un type de
restaurant où on peut commander plusieurs types de boissons ainsi
que des petits plats, similaires à des entrées.
En sortant d'un restaurant, nous
passons devant un magasin duty free qui attire notre attention; on y
trouve de tout : confiseries, produits de beauté, vêtements,
électroniques, électroménagers, etc. Si certains items sont tout à
fait banals, d'autres sont carrément surprenants! Pour ne donner que
quelques exemples : un exerciseur à paupières (pour débrider les
yeux), un costume de hot-dog, une bouteille de 4 litres de whisky,
des bobettes japonaises absolument hilarantes, un vibromasseur en
forme de concombre, des bas de compression pour la nuit en peluche,
etc. On passe près de 2 heures à explorer les six étages (oui, six
étages!) du magasin tellement c'est drôle.
Le lendemain, c'est notre dernière
journée complète au Japon. On se lève tard et on prend le train
pour nous rendre à Nara, une petite ville à l'est d'Osaka. Une
bonne superficie de la ville contient un parc dans lequel se trouve
une population de faon qui est considérée sacrée. En conséquence,
les faons n'ont jamais été chassés et la ville s'est développée
autour. Aujourd'hui, ces animaux n'ont rien de sauvage et les
touristes s'en donnent à coeur joie à les gaver à longueur de
journée de biscuits que des vendeurs ambulants vendent. Si le tout
est mignon pour environ 5 minutes, on se lasse très rapidement car
le tout devient une véritable course à obstacle entre les faons
(qui se précipitent sur n'importe quelle nourriture qu'ils
apercoivent), les touristes (qui veulent à la fois être le plus
près possible des faons tout en en ayant une peur bleue et qui se
sauvent et crient dès que l'un d'eux s'approche trop près) et les
crottes.
Heureusement, il y a autre chose à
voir à Nara, comme un vieux temple qui a brûlé à deux reprises et
dont la dernière reconstruction date des années 1700. Malgré que
le temple ne correspond aujourd'hui qu'au tiers de sa grandeur
initiale, il s'agit quand même de la plus grande structure de bois
au monde. À l'intérieur, se trouve une gigantesque et très jolie
statue du bouddha. Nous nous frayons un chemin à travers les animaux
(faons et touristes) vers la gare pour retourner vers Osaka, non sans
nous arrêter en chemin pour l'essentiel ramen. Il est délicieux.
Pour notre dernière soirée au Japon,
nous décidons de profiter de la folie des grandeurs des japonais
pour nous faire plaisir. Nous nous rendons au World Spa, un genre de
Disneyworld du spa. Pouvez-vous imaginer mon bonheur?! L'ensemble
fait 8 étages (quoi que les étages 5 et 7 sont inexistants):
- 1er étage : stationnement
- 2e étage : entrée et réception de
l'hôtel adjacent à l'ensemble (dans lequel on peut louer une
chambre de style japonais ou de style western – non ça ne veut pas
dire que vous dormez à côté d'un cheval empaillé et d'une botte
de foin).
- 3e étage : foire alimentaire
- 4e étage : parc d'amusements pour les
enfants, salons de massages et spa européen (dans lequel on retrouve
des spas de type grec ancien, romain ancien, finlandais, et je ne
sais plus quels. Le spa européen était, ce mois-là, réservé aux
hommes.)
- 6e étage : gym, salons de massages et
spa asiatique (réservé aux femmes – nous y trouvons un bain de
type hammam, un sauna vapeur, un sauna au sel, des bains «
thérapeutiques », un spa de type balinais, un bain de boue, un spa
de type japonais, deux saunas secs, une salle de repos avec tatamis
et télé, spa de type égyptien (un spa pour les pieds, carrément)
avec télés, spa extérieur (quatre bassins interconnectés dont la
température de l'eau décline à mesure qu'on s'éloigne de la
source chaude), un spa qui est en fait une grosse tisane à la menthe
(il y a un méga sachet de menthe qui flotte dans l'eau) et j'en
oublie... Dans la plupart des salles, on trouve également une série
de douches japonaises (voir l'article Osaka pour une description).
- 8e étage : piscines, glissades d'eau,
deck d'observation et cour extérieure pour se faire bronzer.
On y passe près de trois heures et on
en ressort avec la peau douce, les cheveux propres et l'estomac dans
les talons. On passe au dépanneur et c'est le début de notre dérape
alimentaire : c'est la dernière soirée et on en profite pour goûter
à plein de cochonneries qui nous tentent depuis notre arrivée au
Japon : popsicle au melon d'eau, chips à la pizza, chu-hai aux
pêches, gaufre, gâteau de riz.. En sortant du métro et avant de
marcher jusqu'à l'auberge, on arrête de nouveau dans un dépanneur
et la dérape se poursuit. Tant pis, il faut bien en profiter!
Nous occupons notre demie-journée du
lendemain à faire nos sacs, dire au revoir à la petite madame bien
bizzare de l'auberge, acheter nos billets de train, chercher la gare
pour nous faire rembourser le dépôt sur notre carte de métro,
re-re-manger des sushis, tenter de dépenser nos derniers yens et
nous rendre à l'aéroport.
C'est la fin d'un périple mémorable
en Asie.
Maman c'est finiiiiiiii! 🇮🇩🇯🇵✈️🇨🇦
RépondreSupprimer