On est bien chez soi! Et c'est
exactement comment je me sens présentement à Pula.
Je suis arrivée ici samedi, il y a
déjà presque une semaine. Déjà avant de partir de Zagreb, Marina
m'avait contacté via CouchSurfer pour que l'on se voit pour une
bière. C'est donc ce que nous avons fait le soir même de mon
arrivée à Pula. Avec ses amis Adam et Dragutin (que j'ai
malcontrueusement surnommé Dragustin (dragoustine)
– je pense que le surnom va rester bien longtemps après mon
départ, le pauvre!), nous avons pris quelques bières. Puis, nous
sommes allés manger la plus incroyable pizza au monde – j'allais
bientôt découvrir qu'elles sont toutes comme ça ici. Nous avons
rencontré d'autres amis en soirée et j'étais complètement aux
oiseaux (et un peu pompette) lorsque Marina et Adam m'ont ramené à
l'auberge.
Déjà, l'horaire du lendemain était prévu : rendez-vous en soirée pour une (ou deux, ou trois)
bières dans le café préféré de mes nouveaux amis, le Bass Caffè.
Entre temps, je me suis promenée tranquillement avec mon petit
lendemain de veille dans la vieille ville de Pula pour voir ses
monuments historiques qui datent de l'époque de l'empire romain. Le
dimanche, presque tout est fermé en Croatie – les gens sont assez
religieux. C'était donc tranquille, plusieurs cafés étaient fermés
et comme la saison touristique est terminée, les sites touristiques
n'étaient pas très achalandés.
Pula est le centre économique et
culture de l'Istrie, la péninsule qui se trouve tout au nord-ouest
de la Croatie. Voisine de la Slovénie et de Trieste (Italie), c'est
une région assez touristique dont l'héritage culturel diffère
relativement du reste du pays. Comme la région a appartenu à
l'Italie dans un passé pas trop lointain (de la première guerre
mondiale à la deuxième), certaines personnes ici parlent encore
l'italien (les panneaux routiers sont d'ailleurs bilingues) et, au
lieu du classique Bok croate comme salutation, on utilise
plutôt le Ciao! Ciao
pour bonjour, ciao pour
au revoir! J'adore.
Je n'étais pas du
tout au courant de cette particularité de la région en venant ici
et c'est avec grande surprise que je suis tombée face à face avec
un géant de pierre sur mon chemin entre la station d'autobus et mon
auberge : un amphithéatre romain super bien conservé, en plein
milieu de la ville. On retrouve aussi dans la vieille ville des
arches et des ruines romaines, un forum, de vieilles églises et une
citadelle. De quoi occuper une journée complète à la balade.
Après
une autre soirée bien arrosée, l'amitié est bien nouée entre
Marina, Adam, Dragutin et moi. Marina m'invite à m'installer dans
l'appartement de sa grand-mère, qui habite dans sa maison du nord de la Croatie durant
l'été, et qui est libre. J'accepte avec plaisir; l'appartement est
bien situé et l'occasion est d'or. J'emménage donc dès le
lendemain matin après avoir quitté sans regrets une auberge
vraiment très bizzare.
Rapidement,
je comprends la routine qui s'impose lorsque l'on est croate : tous
les matins, on se rend au Bass pour le café. On y passe quelques
heures à relaxer, jaser, boire et fumer... En fait, Marina fume et
les autres prennent leur dose quotidienne de fumée secondaire. Le
café est délicieux et les serveurs du Bass commencent déjà à me
reconnaître et savoir ce que je prends – un café au lait
(macchiato) qu'ils
décorent toujours d'une étoile en chocolat. Pour Marina, un
espresso auquel elle
ajoute toujours du sucre et quelques cuillèrées d'eau froide et
pour Adam, un espresso
sucré qu'il sirote en même temps qu'un verre de cola – un
classique croate m'assure-t-il. Il faudra bien que j'essaie, quand
même.
Après être allé
porter mon sac à l'appartement, Marina et Adam décident qu'il est
bien plus agréable d'aller nous balader en Istrie que de travailler.
Je ne peux qu'être d'accord et nous partons vers le petit village
médiéval de Motovun situé dans les terres de l'Istrie. Le village
est construit sur une colline qui domine toute une vallée et duquel
on a une vue panoramique à 360 degrés. Le paysage est à couper le
souffle. Sur le chemin du retour, nous faisons un petit détour dans
la ville touristique de Poreč pour manger une (autre) délicieuse et
gargantuesque pizza. Ce qui devait n'être qu'un petit snack en
attendant le souper du soir s'est finalement transformé en festin.
Mais aucune culpabilité n'est de mise quand la nourriture est si
délicieuse!
On voit Motovun à gauche, sur la colline. |
Nous sommes donc
rentrés à Pula juste à temps pour nos plans de la soirée, qui
comportaient comme toujours du plaisir et de l'alcool : un petit
party à l'appartement, ce que j'ai personnellement interprété
comme une pendaison de crémaillère. Marina nous a préparé une
délicieuse moussaka (différente de la mouska grecque que je
connaissais – pas d'aubergines, mais des étages de patates, viande
aux tomates et fromage) et nous avons joué à Uno jusqu'à ce que la
fatigue nous empêche de continuer. Marina avait également apporté
du vin de la région qui a un goût très particulier (et que je me
garderai de tenter de vous décrire, considérant mes connaissances
limitées en oenologie).
Le lendemain, après
le traditionnel café, nous avons rencontré un autre CouchSurfer, Tony de France, pour une pizza (impossible de se tanner!) puis Marina m'a amené
visiter le théatre où elle travaille. Puis, plus tard en
après-midi, c'était au tour d'Adam de me montrer l'endroit où il
travaille : le merveilleux parc naturel de Kamenjak, une péninsule
qui se trouve tout au sud de la péninsule istrienne. Nous y voyons
d'autres paysages à couper le souffle, des falaises et la mer d'un
bleu foncé. Il vente très fort en Istrie depuis mon arrivée et
nous assistons au spectacle des touristes qui font du kite surf entre
les îles du parc.
Devinez
quels fut les plans de la soirée... Oui, bières et plaisir au Bass,
avec d'autres touristes rencontrés à l'auberge de Tony. Marina et Adam sont des gens extrêmement généreux, curieux
et qui adorent découvrir d'autres cultures et partager la leur. On se fait mettre à la
porte du Bass vers 1h du matin (même si selon moi, on devrait
profiter d'un statut spécial VIP, tellement on passe notre vie là!).
Aujourd'hui, tout
le monde avait besoin de travailler un peu. Après le café, on
se quitte et pour ma part j'ai réussi à avancer pas mal, notamment
à rédiger un premier article pour La Riposte. Ce soir, on se
retrouve encore à l'appartement. Marina va amener des truffes (des
truffes! Tsé!) et on va se faire des pâtes et jouer de nouveau au
Uno.
Je n'en reviens pas
de la chance que j'ai d'avoir rencontré ces personnes dont la
générosité dépasse l'entendement. Selon eux, ils agissent comme
tout Croate le ferait envers ses amis. Mais grâce à eux, j'ai la
chance d'expérimenter la vie quotidienne en Croatie et même m'y
intégrer un peu, je visite des lieux qui sont très difficiles
d'accès pour une touriste sans voiture, je rencontre plein de gens,
je me tape des trip de bouffe incroyables et je profite
incroyablement de mon passage à Pula. Le seul inconvénient dans
toute cette histoire, c'est que je devrai bien quitter un jour...
D'ici là, je profite de chaque minute.
Hvala, hvala, HVALA!! |
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