La République de Yougoslavie fut
d'abord communiste, de 1945 à 1963, puis socialiste sous le règne
de Tito et jusqu'en 1992.
Elle est formée de six républiques :
- la Slovénie de langue slovène et de religion catholique,
- la Croatie de langue serbo-croate et majoritairement catholique,
- la Serbie et le Monténégro, tous deux de langue serbo-croate et à majorité chrétienne orthodoxe,
- la Macédoine makédophone et orthodoxe et finalement,
- la Bosnie-Herzégovine de langue serbo-croate mais avec la plus grande diversité ethnique : la population (les Bosniens) se divise entre les majorités orthodoxes et musulmanes (les Bosniaques) et une forte minorité catholique.
D'ailleurs, Tito a déjà déclaré
fièrement que la Yougoslavie, c'était « six républiques, cinq
nations, quatre langues, trois religions, deux alphabets et un seul
parti ».
Durant cette époque, l'économie
socialiste de la Yougoslavie est satisfaisante et les habitants se
souviennent aujourd'hui avec nostalgie de cette époque. Mais suite à
la mort de Tito, l'économie des systèmes communistes s'essoufle un
peu, comme ailleurs dans le monde, et des mouvements nationalistes
voient le jour dans les différentes républiques, notamment celles
plus aisées du nord qui partagent leur richesse avec les républiques
plus pauvres du sud. Ce sentiment s'accroit également en Serbie
après l'arrivée dans l'arène politique yougoslave de Slobodan
Milosevic, qui se consacre à la concentration des pouvoirs
yougoslaves en Serbie.
La Slovénie et la Croatie sont les
premières à déclarer leur indépendance, en décembre 1990.
L'armée fédérale yougoslave attaque les républiques
sécessionnistes. En Slovénie, le conflit se termine après 10 jours
par la victoire slovène mais en Croatie, la présence de certaines
régions à dominance serbe rend le conflit plus long et compliqué.
Mais la communauté internationale reconnait rapidement la
souveraineté des deux pays et la Yougoslavie est dès lors
considérée « en dissolution ».
En 1992, c'est au tour de la
Bosnie-Herzégovine de tenir son référendum d'indépendance. Les
Serbes de Bosnie boycottent le référendum, mais les résultats sont
quand même clairs : 68% de la population votent à 99% en faveur de
l'indépendance, qui est déclarée le 1er mars 1992. Un mois plus
tard, le 6 avril 1992, les forces armées yougoslaves, ou désormais
principalement serbes, attaquent la Bosnie et c'est le début de la
guerre.
Les Serbes comprennent bien que le départ de la Bosnie-Herzégovine de la République achèvera de diviser définitivement les populations serbes de Yougoslavie. Il leur faut occuper le plus grand territoire à majorité serbe possible pour les conserver en Yougoslavie. L'armée des Serbes de Bosnie est intimement liée avec les forces armées yougoslaves qui possèdent la puissance militaire de la grande République yougoslave en déclin. Si la guerre de Bosnie transcende l'horreur de la guerre civile, elle se confond avec l'atrocité de la guerre ethnique.
Les Serbes comprennent bien que le départ de la Bosnie-Herzégovine de la République achèvera de diviser définitivement les populations serbes de Yougoslavie. Il leur faut occuper le plus grand territoire à majorité serbe possible pour les conserver en Yougoslavie. L'armée des Serbes de Bosnie est intimement liée avec les forces armées yougoslaves qui possèdent la puissance militaire de la grande République yougoslave en déclin. Si la guerre de Bosnie transcende l'horreur de la guerre civile, elle se confond avec l'atrocité de la guerre ethnique.
Le 14 décembre 1995, les accords de
Dayton sont signés par les Bosniaques, Croates et Serbes. La
Bosnie-Herzégovine est alors divisée en deux entités de superficie
similaire : la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine et la
République serbe de Bosnie (ou Republika Srpska). De cette guerre
voit aussi le jour du Tribunal pénal international pour
l'ex-Yougoslavie, qui jugera des nombreux crimes contre l'humanité
commis durant cette période. En tout, près de 110 000 personnes ont
trouvé la mort durant le conflit, soit près de 3% de la population
de la Bosnie-Herzégovine.