jeudi 1 octobre 2015

À destination : Pula

On est bien chez soi! Et c'est exactement comment je me sens présentement à Pula.

Je suis arrivée ici samedi, il y a déjà presque une semaine. Déjà avant de partir de Zagreb, Marina m'avait contacté via CouchSurfer pour que l'on se voit pour une bière. C'est donc ce que nous avons fait le soir même de mon arrivée à Pula. Avec ses amis Adam et Dragutin (que j'ai malcontrueusement surnommé Dragustin (dragoustine) – je pense que le surnom va rester bien longtemps après mon départ, le pauvre!), nous avons pris quelques bières. Puis, nous sommes allés manger la plus incroyable pizza au monde – j'allais bientôt découvrir qu'elles sont toutes comme ça ici. Nous avons rencontré d'autres amis en soirée et j'étais complètement aux oiseaux (et un peu pompette) lorsque Marina et Adam m'ont ramené à l'auberge.



Déjà, l'horaire du lendemain était prévu : rendez-vous en soirée pour une (ou deux, ou trois) bières dans le café préféré de mes nouveaux amis, le Bass Caffè. Entre temps, je me suis promenée tranquillement avec mon petit lendemain de veille dans la vieille ville de Pula pour voir ses monuments historiques qui datent de l'époque de l'empire romain. Le dimanche, presque tout est fermé en Croatie – les gens sont assez religieux. C'était donc tranquille, plusieurs cafés étaient fermés et comme la saison touristique est terminée, les sites touristiques n'étaient pas très achalandés.



Pula est le centre économique et culture de l'Istrie, la péninsule qui se trouve tout au nord-ouest de la Croatie. Voisine de la Slovénie et de Trieste (Italie), c'est une région assez touristique dont l'héritage culturel diffère relativement du reste du pays. Comme la région a appartenu à l'Italie dans un passé pas trop lointain (de la première guerre mondiale à la deuxième), certaines personnes ici parlent encore l'italien (les panneaux routiers sont d'ailleurs bilingues) et, au lieu du classique Bok croate comme salutation, on utilise plutôt le Ciao! Ciao pour bonjour, ciao pour au revoir! J'adore.

Je n'étais pas du tout au courant de cette particularité de la région en venant ici et c'est avec grande surprise que je suis tombée face à face avec un géant de pierre sur mon chemin entre la station d'autobus et mon auberge : un amphithéatre romain super bien conservé, en plein milieu de la ville. On retrouve aussi dans la vieille ville des arches et des ruines romaines, un forum, de vieilles églises et une citadelle. De quoi occuper une journée complète à la balade.





Après une autre soirée bien arrosée, l'amitié est bien nouée entre Marina, Adam, Dragutin et moi. Marina m'invite à m'installer dans l'appartement de sa grand-mère, qui habite dans sa maison du nord de la Croatie durant l'été, et qui est libre. J'accepte avec plaisir; l'appartement est bien situé et l'occasion est d'or. J'emménage donc dès le lendemain matin après avoir quitté sans regrets une auberge vraiment très bizzare.

Rapidement, je comprends la routine qui s'impose lorsque l'on est croate : tous les matins, on se rend au Bass pour le café. On y passe quelques heures à relaxer, jaser, boire et fumer... En fait, Marina fume et les autres prennent leur dose quotidienne de fumée secondaire. Le café est délicieux et les serveurs du Bass commencent déjà à me reconnaître et savoir ce que je prends – un café au lait (macchiato) qu'ils décorent toujours d'une étoile en chocolat. Pour Marina, un espresso auquel elle ajoute toujours du sucre et quelques cuillèrées d'eau froide et pour Adam, un espresso sucré qu'il sirote en même temps qu'un verre de cola – un classique croate m'assure-t-il. Il faudra bien que j'essaie, quand même.



Après être allé porter mon sac à l'appartement, Marina et Adam décident qu'il est bien plus agréable d'aller nous balader en Istrie que de travailler. Je ne peux qu'être d'accord et nous partons vers le petit village médiéval de Motovun situé dans les terres de l'Istrie. Le village est construit sur une colline qui domine toute une vallée et duquel on a une vue panoramique à 360 degrés. Le paysage est à couper le souffle. Sur le chemin du retour, nous faisons un petit détour dans la ville touristique de Poreč pour manger une (autre) délicieuse et gargantuesque pizza. Ce qui devait n'être qu'un petit snack en attendant le souper du soir s'est finalement transformé en festin. Mais aucune culpabilité n'est de mise quand la nourriture est si délicieuse!

On voit Motovun à gauche, sur la colline.




Nous sommes donc rentrés à Pula juste à temps pour nos plans de la soirée, qui comportaient comme toujours du plaisir et de l'alcool : un petit party à l'appartement, ce que j'ai personnellement interprété comme une pendaison de crémaillère. Marina nous a préparé une délicieuse moussaka (différente de la mouska grecque que je connaissais – pas d'aubergines, mais des étages de patates, viande aux tomates et fromage) et nous avons joué à Uno jusqu'à ce que la fatigue nous empêche de continuer. Marina avait également apporté du vin de la région qui a un goût très particulier (et que je me garderai de tenter de vous décrire, considérant mes connaissances limitées en oenologie).


Le lendemain, après le traditionnel café, nous avons rencontré un autre CouchSurfer, Tony de France, pour une pizza (impossible de se tanner!) puis Marina m'a amené visiter le théatre où elle travaille. Puis, plus tard en après-midi, c'était au tour d'Adam de me montrer l'endroit où il travaille : le merveilleux parc naturel de Kamenjak, une péninsule qui se trouve tout au sud de la péninsule istrienne. Nous y voyons d'autres paysages à couper le souffle, des falaises et la mer d'un bleu foncé. Il vente très fort en Istrie depuis mon arrivée et nous assistons au spectacle des touristes qui font du kite surf entre les îles du parc.



Devinez quels fut les plans de la soirée... Oui, bières et plaisir au Bass, avec d'autres touristes rencontrés à l'auberge de Tony. Marina et Adam sont des gens extrêmement généreux, curieux et qui adorent découvrir d'autres cultures et partager la leur. On se fait mettre à la porte du Bass vers 1h du matin (même si selon moi, on devrait profiter d'un statut spécial VIP, tellement on passe notre vie là!).


Aujourd'hui, tout le monde avait besoin de travailler un peu. Après le café, on se quitte et pour ma part j'ai réussi à avancer pas mal, notamment à rédiger un premier article pour La Riposte. Ce soir, on se retrouve encore à l'appartement. Marina va amener des truffes (des truffes! Tsé!) et on va se faire des pâtes et jouer de nouveau au Uno.

Je n'en reviens pas de la chance que j'ai d'avoir rencontré ces personnes dont la générosité dépasse l'entendement. Selon eux, ils agissent comme tout Croate le ferait envers ses amis. Mais grâce à eux, j'ai la chance d'expérimenter la vie quotidienne en Croatie et même m'y intégrer un peu, je visite des lieux qui sont très difficiles d'accès pour une touriste sans voiture, je rencontre plein de gens, je me tape des trip de bouffe incroyables et je profite incroyablement de mon passage à Pula. Le seul inconvénient dans toute cette histoire, c'est que je devrai bien quitter un jour... D'ici là, je profite de chaque minute.


Hvala, hvala, HVALA!!

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