dimanche 11 octobre 2015

Pourquoi une mission de solidarité en Palestine?

Publié le 8 octobre 2015 dans La Riposte vol. 36 no 4.

Le Centre international de solidarité ouvrière (CISO) est une organisation intersyndicale de solidarité internationale regroupant des organisations syndicales québécoises, des groupes populaires et des membres individuels. À travers ses activités d'éducation et de coopération, le CISO cherche à créer des liens de solidarité entre travailleuses et travailleurs d'ici et d'ailleurs. Il voit le jour en 1975, en réponse à la Conférence internationale de solidarité ouvrière de Montréal qui rassemble des leaders du mouvement populaire et syndical et des organisations non gouvernementales.


Depuis sa formation, le CISO a organisé plus de 50 stages syndicaux à l'étranger. À l'occasion de son 40e anniversaire, les membres du conseil d'administration ont décidé d'organiser un stage en Palestine, lieu où s'est tenu le tout premier stage syndical.

Alors que la situation est stable depuis la dernière guerre de Gaza et que l'attention médiatique s'en retrouve détournée vers d'autres conflits au Moyen-Orient, la situation du peuple palestinien demeure critique et l'étau se resserre de plus en plus. La mission de solidarité syndicale se voulait donc l'occasion de sensibiliser les stagiaires à la situation des Palestiniennes et Palestiniens, et plus particulièrement à celle des travailleuses et des travailleurs, d'appuyer les luttes du mouvement de défense des droits palestiniens et de renforcer les liens de solidarité entre les organisations québécoises et palestiniennes.

Pendant les dix jours qu'a duré le stage, une vingtaine d'organisations furent rencontrées, ainsi que des gens, Palestiniens et Israéliens, plus inspirants les uns que les autres.


Rencontres avec des organisations syndicales
La situation syndicale en Palestine est complexe; si les principaux groupes syndicaux sont critiqués pour leur proximité avec les partis politiques, d'autres, plus petits et « indépendants », sont accusés de manquer de représentativité. Les organisations semblent donc travailler en vase clos.

Les enjeux sur lesquels travaillent les syndicats palestiniens sont nombreux; en plus de chercher à améliorer les conditions de travail de leurs membres, ils doivent le faire dans un contexte d'occupation de leur territoire. De plus, les syndicats palestiniens n'ont pas la légitimité nécessaire pour assurer la défense des droits des Palestiniennes et Palestiniens qui travaillent en Israël et sur les colonies de peuplement.

Rencontres avec des organisations de défense des droits humains
Les droits humains des Palestiniennes et Palestiniens ne sont pas respectés par Israël, en mépris complet des drois internationaux. Les moindres aspects de la vie quotidienne sont contrôlés par le gouvernement israélien; la signature des accords d'Oslo en 1993 ne semble qu'avoir empiré la situation. Heureusement, de nombreux groupes, dont certains sont israéliens, oeuvrent afin de lutter contre l'oppression et la colonisation et pour plus d'équité entre les deux populations.

Rencontres avec des organisations palestiniennes de solidarité
Les membres de la délégation ont rapidement constaté que les Palestiniennes et Palestiniens font preuve d'une résistance pacifique, d'une résilience souriante et d'un espoir imperturbable malgré la situation difficile qu'ils vivent. Au lieu de se décourager, plusieurs ont décidé de s'organiser afin de développer l'économie locale, de lutter contre les conséquences de l'occupation et d'insuffler de l'espoir à leur famille et leur communauté.

Rencontres avec des intellectuels et militants
Les rencontres avec certains acteurs du milieu universitaire et intellectuel de Palestine ou d'Israël ont permis aux membres de la délégation de porter plus loin leur réflexion et leur compréhension du contexte, notamment ce qui concerne la situation des femmes de Palestine, l'accès aux soins de santé, les stratégies de colonisation mises en place par Israël, ainsi que l'avenir du processus de paix et des mouvements sociaux de Palestine.

Sorties de terrain
La fragmentation géographique résultant de la colonisation est omniprésente : le Mur, l’implantation de colonies de peuplement illégales, les déplacements forcés de populations, la monopolisation des ressources et le contrôle militaire briment les droits fondamentaux des Palestiniennes et Palestiniens. L'accès aux écoles est limitée pour les enfants et la survie économique de villages entiers est menacée par l'inaccessibilité des terres agricoles. Dans la vallée du Jourdain et ailleurs, l’accès aux sources d’eau naturelles est limité ou monopolisé par Israël.
  • visite du quartier palestinien de Jabal Mukaber à Jérusalem;
  • visite des colonies israéliennes de Ma'aleh Adumim, Mishur Adumim et Na'mah;
  • visite des vieilles villes de Naplouse et de Hébron;
  • visite des villes enclavées Anata, Qalqilya, Bir Nabala et Nabi Samwil;
  • visite des camps de réfugiés de Shu'fat, Aida et Balata;
  • visite des check-points de Qalqilya et Qalandiya;
  • visite du camp de bédouins de Khan al-Ahmar et de son école;
  • visite de la rivière asséchée de al-'Oja;
  • visite du bureau de poste de Hébron;
  • visite du Canada Park.

Sur place, il est difficile de faire l'autruche face aux impacts de la colonisation sur la vie quotidienne des Palestiniens et Palestiniennes. Les membres de la délégation reviennent de cette expérience avec des images plein la tête et une tonne d'informations, mais surtout, beaucoup d'indignation et de motivation à la partager.


Les membres de la délégation du CISO. Assises, de gauche à droite : Denise Gagnon, FTQ et Julie Daignault, FiQ. Debout : Nathalie Guay, CSN; Marie-Ève Godbout, FTQ; Amélie Nguyen, coordonatrice du CISO; Michel Morency, CSN; Catherine Babin, CSQ; Lucie Dumoulin, CSQ.



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