mardi 8 septembre 2015

À destination : Jérusalem

À destination : Jérusalem

M'y voilà enfin! La Palestine! Après 9 mois d'espoir et d'attente, j'ai de la misère à réaliser que cela se réalise enfin. Je ne veux pas que cet article soit trop long, alors je m'y mets directement.

J'ai rencontré le groupe avec qui je réalise le stage à l'aéroport et nous nous sommes embarqués pour nos 20 heures de vol. Comme nous volions sur Air France, nous avions droit au gros luxe. Comme par exemple, du vin et du porto avec notre repas. J'ai aussi pu confirmer que je suis maintenant assez vieille pour dormir dans l'avion! Seul fait à mentionner : dès que nous avons commencé à survoler Israël, plus personne n'avait le droit de circuler dans l'avion. Un garde faisait du va-et-vient pour s'assurer que nous étions bien attachés et tranquilles.

Nous sommes arrivés à Amman en Jordanie autour de 20h. Après l'achat du visa jordanien (presque 100$!), nous avons rencontré Lisa Arnold, une australienne qui connaît bien la Palestine et qui accompagne régulièrement des groupes comme le nôtre. Direction l'hôtel pour un bon souper et un court dodo et on repart le lendemain.

Après un délicieux déjeuner tout à fait à mon goût (feta, hoummous, concombre, tomates, olives, huile d'olive – les olives sont incroyables), nous nous sommes rendus au bureau régional de la région arabe de la Confédération syndicale internationale. Nous y avons rencontré Mustapha, un tunisien francophone, qui nous a parlé de la situation politique et syndicale dans la région arabe, en portant une attention particulière au cas de la Palestine. Nous avons pu nous initier avec la structure et les organisations syndicales palestiniennes, quoi que la plupart d'entre nous sentons que nous ne maitrisons pas encore tout à fait ce sujet. Mustapha semblait beaucoup préoccupé par la situation en Syrie et a souvent ramené la discussion là-dessus. Encore une fois, ma connaissance du sujet est très limitée mais on ne peut quand même pas rester insensible à ce que subissent nos frères et soeurs.

Après cette rencontre, nous avons pris la route vers la frontière entre la Jordanie et Israël (en fait, c'est la Cisjordanie, mais c'est compliqué... Je vous en reparlerai). Traverser les douanes fut un des moments forts du voyage, mais j'en ferai un article à part pour ne pas allonger celui-ci.

Nous sommes arrivés à Jérusalem beaucoup plus tard que prévu. La visite de la vieille ville était à l'horaire ce soir-là, mais finalement, nous n'avons eu le temps que d'aller souper. Nous sommes allés dans un restaurant palestinien (nous n'encourageons que palestinien : hôtels, restos, bière et vin) où j'ai mangé un délicieux plat palestinien dont le nom m'échappe. Nous avons fumé du narguilé (shisha ou argeelesh) et bu du vin palestinien en jasant avec le serveur, Noor, un palestinien super allumé qui nous a raconté plein d'histoires de check-point et qui a partagé son point de vue avec nous sur la situation de son pays. C'était vraiment intéressant.

À mon lever ce matin, j'ai remarqué qu'il y avait beaucoup de brume sur Jérusalem, on pouvait à peine voir trois immeubles plus loin. J'ai été surpise puisque nous sommes en plein désert, mais je n'ai pas poussé la réflexion plus loin. Lorsque je suis descendue déjeuner, on m'a appris que c'était en fait une tempête de sable. J'étais contente d'expérimenter cette condition climatique pour la première fois, mais malheureusement, cela voulait dire que nous n'aurions aucune visibilité pour la journée. Comme nous partions à la découverte de Jérusalem et que celle-ci est fait de collines et de quartier en surplomb, nous avons manqué beaucoup de paysages.

Qu'à cela ne tienne, la journée a été extrêmement intéressante. Nous avons pris à bord de notre super mini bus Chaska, une israélienne qui milite au sein du Israeli Comitee Against Home Demolitions (ICAHD). Elle nous a mené partout dans la ville sans jamais cesser de nous informer sur différents sujets. Comme je veux garder mes articles assez courts pour garder votre attention et que je veux appronfondir tous les sujets avant de les partager avec vous (et que pour l'instant, le rythme du stage m'empêche de le faire), je ne ferai que vous nommer rapidement ce que nous avons fait : nous avons visité des quartiers palestiniens et d'autres israéliens, nous avons visité une des plus grandes colonies de Jérusalem, nous avons vu des maisons démolies et le champ de ruine qui demeure, le mur de la honte, un quartier de Jérusalem qui se retrouve complètement enclavé par le mur et dont le quotidien de ses habitants est un véritable enfer en raison de l'absence de tout service municipal (police, voirie, eau, ramassage des ordures, électricité, etc.), un camp de réfugiés et la colonie voisine ainsi qu'un check point à l'heure de la sortie des classes. Cheska avait avec elle différentes cartes de la Palestine don elle s'est servie pour nous montrer géographiquement les stratégies de colonisation d'Israël. Nous avons tant appris que j'ai déjà rempli la moitié de mon carnet de notes et je ne peux attendre d'en savoir plus.

Nous devions dîner dans une famille qui a vu sa maison être démolie six fois (et qui l'ont reconstruite à chaque fois, sauf la dernière, notamment avec l'aide du ICAHD), mais finalement ils étaient malades et ont dû annuler. Nous avions donc la soirée pour, soit partir à la découverte de la vieille ville de Jérusalem, ou rencontrer un ami d'une collègue du groupe qui travaille pour un syndicat Palestinien. Lucie, Julie et moi avons décidé de visiter la vieille ville et nous nous sommes baladées dans celle-ci pendant plusieurs heures.

Nous n'avons pas eu la chance de voir le Dôme du Rocher (symbole doré de Jérusalem et 3e lieu saint de l'islam) puisque les heures de visite pour les non-musulmans étaient terminées. Nous avons tout de même pu voir le mur des Lamentations (après avoir passé dans un détecteur de métal comme à l'aéroport) et l'église du Saint-Sépulcre.

Le mur des Lamentations date du Temple de Jérusalem des juifs du 1er siècle. C'est l'endroit le plus saint de la religion juive pour la prière. L'esplanade est donc remplie de juifs; les hommes d'un côté, les femmes de l'autre. Du côté des hommes, il y a moins de monde mais beaucoup d'activité : un groupe chante et danse en rond et plusieurs juifs orthodoxes lisent la Torah à proximité du mur. Du côté des femmes, c'est bondé et plus tranquille.


Nous avons aussi trouvé notre chemin jusqu'à l'église du Saint-Sépulcre, où se trouve des trucs vraiment bizarres. Comme par exemple la pièce de bois sur laquelle Jésus était posé à l'intérieur de son tombeau, plein de morceaux de rochers à même les murs de l'église qui sont enfermés dans des boîtes de plexiglass et des petites boîtes ornées d'objets religieux dans lesquelles les gens s'infiltrent pour faire une prière sur une grande plaque de marbre. Je vais devoir faire un peu de recherche sur cette église pour comprendre ce que j'y ai vu ainsi que le comportement des fidèles qui y sont.


Après avoir acheté quelques fruits à des vendeurs de rue, nous sommes revenues à notre hôtel, la face brûlée par le sable dans l'air et, disons-le, le nez bien sec. Nous avons appris que la tempête de sable est vraiment immense, qu'elle s'étendrait jusqu'à Beyrouth (capitale du Liban) et qu'elle aurait déjà fait deux accidents de voiture et huit morts. Partout, sur les voitures, et même sur nos vêtements, il y a une couche de sable qui s'est déposée. Nous espérons que l'air se clarifie cette nuit.


Je n'aime pas du tout cet article que je trouve précipité. Il y a tant d'injustice que j'ai à crier... Je n'ai pas le temps d'appronfondir les sujets comme je le faisais en Indonésie mais je compte bien le faire après le stage. Pour l'instant, je ne veux que profiter au maximum de chaque moment passé ici!

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