dimanche 2 août 2015

À destination : Gili Meno

Changement de plan à la veille de notre départ de Nusa Lembongan : au lieu d'aller à Lombok, on décide d'aller visiter les îles Gili, dont on entend tant parler. Trois petites îles paradisiaques au large de Lombok : Gili Trambangan, la fêtarde; Gili Meno, la tranquille et Gili Air, quelque chose entre les deux. On se trompe et on réserve une auberge à Gili Meno au lieu de Gili Air. Tant pis, on y va!

Encore, faut-il se rendre. Même si la compagnie de bateau avec laquelle nous avions acheté des billets pour Lombok ne fait aucun chichi pour que l'on change de destination à la toute dernière minute, il n'est pas si facile de se rendre à Gili Meno. Contrairement aux deux autres îles, les gros bateaux ne peuvent pas s'approcher de la plage. Le bateau de croisière nous débarque, nous et un couple d'Autrichiens, sur la plage de Gili Trambangan sans trop d'explications. Environ un kilomètre de mer nous sépare de Gili Meno. On attend au soleil les instructions qui ne viennent pas; on s'informe, on nous envoie attendre à l'ombre. Après encore une vingtaine de minutes, on aborde un employé de la compagnie. « Yes, small boat coming. In five minutes, at four o'clock! ». Il est 13h30... voilà un bon exemple de la notion du temps indonésienne.

Après avoir insisté un peu, un vieux raffiot arrive pour nous. Mais au lieu de contourner Gili Meno pour nous mener là où les bateaux peuvent acoster, il nous amène simplement de l'autre côté du détroit. On débarque dans l'eau, les deux pieds dans les coraux (encore!) avec nos bagages. Difficile de garder notre équilibre, on progresse vers la plage. Le chauffeur du bateau nous appelle; il s'est embourbé; on revient sur nos pas et on s'y met à cinq pour pousser le bateau vers le large.


Quelle drôle d'arrivée sur cette île! On arrive à pieds et seuls sur une plage déserte, tels des naufragés, et on se retrouve dans la partie la plus tranquille de l'île. Sur les Gilis, aucun moyen de transport motorisé – pas de chiens non plus. Pas de voitures ni de scooters; on peut toutefois hêler une cariole ou louer un vélo. C'est peu nécessaire car l'île est toute petite, on peut en faire le tour en 2 heures. Tout le monde se connaît et on trouve donc facilement notre auberge.



On se précipite immédiatement à la plage. Ce que l'on découvre est paradisiaque. Comment dire... vous savez les catalogues de voyages tout-inclus avec des plages au sable blanc immaculé et l'eau d'un beau dégradé turquoise? C'est encore mieux et même pas photoshoppé! L'eau est chaude, les vagues sont juste assez fortes et les gens sont très sympathiques. Évidemment, le tourisme a pris d'assaut ce petit paradis, mais l'ambiance est complètement différente de celle de Seminyak. Au moins, les restaurants, beach clubs et centre de plongée sont tous réunis dans le même coin de l'île. Quand on s'éloigne de cette rue principale touristique, on entre dans un univers de rêve. Comme il n'y a pas de véhicules à moteur, aucun bruit sinon celui des vagues; aucune odeur sinon celle des fleurs qui ornent les arbres ou celle de la lessive qui sèche. On tombe sous le charme de ces petites rues bordées d'arbres, le soleil faisant pénétrer ses rayons entre les branches. Pour orner ce paysage, aucun déchet, aucun béton. Seulement, parfois, des écoliers sur un vélo, une calèche, une femme voilée portant un enfant ou un immense panier en équilibre sur sa tête, celui-ci rempli de fruits ou de vêtements.


Le lendemain, nous débutons notre journée avec la visite du Parc ornithologique. Je m'inquiète un peu de la qualité des soins prodigués à ces animaux en cage mais finalement, nous sommes enchantées par cette petite visite d'une heure. Les oiseaux semblent en santé et bien traités. Nous voyons plusieurs loris et perroquets, quelques oiseaux de proie et oiseaux de basse-cour. Malheureusement, le paon n'a pas voulu nous faire la cour et déployer sa belle queue, malgré tout nos efforts pour imiter la femelle paon. Nous avons sûrement besoin d'un peu de pratique encore...

Pour l'après-midi, on décide de se payer une vraie sortie de snorkeling (cette fois). Dès notre arrivée sur l'île, on nous a promis que le snorkeling sur Gili Meno serait de loin supérieur à celui de Nusa Lembongan; comme ce doit être extraordinaire! M. Dean nous fait un bon prix pour passer quelques heures dans son bateau. Dès le premier coup d'oeil, il est évident que le corail est en bien piteux état ici. Comparé à la diversité multicolore de Nusa Lembongan, tout a l'air brun et on peut voir les longues trainées atrophiques laissées par des bateaux ou peut-être des chalands. On constate très bien les ravages de la pêche (on pêche peu à Nusa Lembongan, les gens vivant plutôt de la culture des algues). Les poissons sont beaucoup moins nombreux, l'eau moins claire. On ne se laisse pas débobiner, car c'est quand même probablement mieux que la rivière Rimouski, et l'eau est bonne. De plus, notre guide nous montre des tortues marines que l'on s'amuse à suivre de près. Trop près peut-être, quand les autres touristes qui nous accompagnent se mettent à flatter leur carapace et leurs pattes, les encercler et leur mettre la caméra sous-marine à quelques centimètres du visage. Nous sommes contentes de notre après-midi qui nous permet quand même de confirmer à quel point le snorkeling que nous avons eu la chance de faire à Nusa était inouï.

Le soir, après avoir entendu la fin de la première averse de pluie de notre voyage – du genre de celles qui nous oblige à crier pour s'entendre - nous nous rendons pour souper au Sasak Café, que nous avons croisé lors de notre arrivée sur l'île et où nous avions vu qu'il y avait de la musique live le soir. Le sasak est la langue et la culture des habitants de la province de Lombok, donc de l'île principale et des trois Gilis. Nous sommes enchantées de voir que pour une île qui a la réputation d'être très tranquille, le party est pogné! Un (bel) indonésien joue de la guitare, ses amis les djembés et un vieil expat a emporté un sac rempli de divers petits instruments percussifs : shakers, cymbales, bois, cloche à vache et même un piano à vent. Tout le monde participe à ce jam et celui-ci se prolonge après que la plupart des clients du restaurant aient quitté. Il ne reste qu'un petit groupe bien joyeux et on se laisse prendre au jeu. On passe un très bon moment avant de rentrer nous coucher.


Le lendemain, c'est peut-être l'effet du traitement antipaludéen que nous avons débuté ou encore celui du palm wine artisanal que les indonésiens nous ont fait goûter la veille, j'ai l'estomac et les intestins à l'envers et grâce à une Immodium je peux passer l'après-midi à faire la patate sur la plage. Malgré toute notre bonne volonté initiale de faire le tour de l'île à pied, notamment pour aller voir son petit lac salé, on se laisse prendre par l'atmosphère de farniente et la chaleur. On sue notre vie sur nos serviettes alors qu'on apprend qu'il grêle au Québec (hé hé hé). La journée passe rapidement et c'est déjà bientôt le temps de nous préparer pour quitter ce petit paradis terrestre. Il ne reste plus qu'une semaine à notre périple indonésien et c'est en direction de l'île de Lombok que nous nous dirigeons pour terminer ce voyage en beauté.






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