Plusieurs mois après avoir décidé de
partir ensemble vers le Maroc, Thomas et moi sommes très heureux de
nous retrouver à Barcelone. C'est difficile de croire que cette
aventure débute enfin! Même s'il me faudra une petite période
d'adaptation à la vie à deux après mon mois en solitaire, je suis
super enthousiaste à l'idée d'avoir un complice pour la route qui
me mènera à la découverte du Maroc.
Thomas est déjà à Barcelone depuis
quelques jours, et moi j'y suis déjà allée deux autres fois avant.
Je suis ravie de constater que la ville a revêtu ses drapeaux
indépendantistes catalans : les balcons des appartements en sont
ornés. Pendant les deux jours que nous y passons, nous ne faisons
pas vraiment de tourisme; on se promène dans les quartiers et on
s'amuse à l'auberge avec les autres voyageurs que nous y
rencontrons.
Nous préparons notre déplacement vers le Maroc; si, au
départ on avait prévu tout faire en autostop, on apprend par
plusieurs sources que l'Espagne est le pays d'Europe où il est le
plus difficile d'en faire. On décide donc de quitter la métropole
catalane par les voies traditionnelles et on trouve un billet de
train très bon marché pour la petite ville étudiante de Murcia.
Nous y arrivons tard le soir et partons
directement à la recherche d'un lieu pour la tente. La chance est de
notre côté, nous trouvons l'emplacement idéal très rapidement,
dans un terrassement servant de tampon sonore entre un nouveau
quartier résidentiel très laid et l'autoroute. Ainsi, croyons-nous,
demain, nous serons tout près de l'endroit idéal pour faire du
pouce! Même si nous ne sommes pas trop convaincus de nos chances de
réussite, nous nous postons le lendemain matin sur le bord de
l'autoroute avec notre belle pancarte ornée de notre objectif de la
journée : GRANADA.
Les voitures passent, ne s'arrêtent
pas. Certaines personnes nous font des drôles de signes avec la tête
et les mains; on n'est pas trop certains de leur signification. Après
à peine 15 minutes, un employé du gouvernement s'arrête et nous
chasse de l'autoroute... On revient vers la ville (on a faim de toute
façon), et on rencontre une fille de notre âge en vélo qui nous
demande si on essaie de faire du stop. Elle nous confirme encore une
fois que ça ne fonctionne généralement pas très bien en Espagne
et, de plus, nous ne sommes pas à la bonne sortie d'autoroute pour
se rendre à Granada! Voilà probablement ce que les simagrées des
gens dans leur voiture voulaient dire!
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Les calèches ne sont pas permises sur les autoroutes en Espagne. |
Même pas découragés de cet échec
cuisant, nous retournons en ville et réservons un départ vers
Granada avec Blablacar (l'équivalent européen d'AmigoExpress).
Notre conducteur nous envoie le lieu de rencontre pour le lendemain :
dans une autre ville! On tente de le rejoindre par tous les moyens et
avec notre espagnol plutôt incertain; pas de réponse. Ce n'est que
plus tard le soir qu'il annulera carrément notre départ sans autre
explication. Il est 21h et on est toujours à Murcia, sans moyen de
nous rendre à Granada. On chiale un peu, mais une bière et son tapa
à 1.50 euros nous remontent un peu le moral. Et tant pis, on prendra
l'autobus le lendemain!
En arrivant à Granada, c'est beaucoup
plus simple car on y rencontre David qui nous accueille chez lui via
CouchSurfing. David est français et habite à Grenade depuis 1 mois
seulement. On s'entend immédiatement très bien tous les trois et on
fait connaissance autour d'un apéro digne du roi d'Espagne :
fromage, charcuterie, pain, olives et bien sûr, vin!
La glace est
rapidement brisée grâce à ma déformation professionnelle préférée
de prof de bio sexe: inspirée par le vidéo ci-dessous, je demande
aux gars de me dessiner un vagin, et seulement qu'un vagin.
Ils sont surpris et un peu gênés,
mais se prêtent au jeu. Bien sûr, comme 90% des gars, ils dessinent
une vulve... s'ensuit un cours d'anatomie génitale féminine qui
deviendra une blague d'initiés pour toute la semaine à venir!
Pendant les jours qui suivent, on
visite la ville,
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Quartier gitan de Sacromento |
on va boire et manger des tapas avec
David et ses amis, on va écouter la finale de la Coupe du monde de
rugby dans un pub plein à craquer, on va même au Salon du tapa
gastronomique, ce qui nous apparait être une expérience espagnole
par excellence!
Nous allons aussi faire une randonnée
dans les montagnes qui entourent la ville, d'où nous avons une
superbe vue.
Le départ, en stop toujours, est prévu
pour le lundi matin. Malheureusement, la petite toux qui me talonnait
depuis une semaine a décidé de se transformer en mal de gorge, de
tête et fièvre durant la nuit. On décide d'attendre le lendemain
pour partir. Malheureusement, c'est la pluie qui nous accueille ce
matin-là et elle semble s'être installée pour quelques jours.
Encore une fois, on abandonne l'idée de faire du stop et c'est
encore Blablacar qui nous permettra de nous rendre jusqu'à
Algeciras. Finalement, notre plan de traverser l'Espagne sur le pouce
s'est avéré un échec monumental; tant pis, on s'essayera au Maroc!
Ahhhh!!! Drôles et pathétiques, ces artistes masculins! Pour faire un clin d'oeil à la conversation qu'on a eue au café Lézard avant ton départ, si plusieurs femmes ne savent pas que les crampes menstruelles sont des contractions de l'utérus, on peut pas en vouloir aux hommes de ne pas être capables de dessiner correctement ce coin de notre anatomie... Ceci dit, on aurait toutes et tous avantage à remédier à ça!
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