lundi 16 novembre 2015

À destination : Espagne (ou comment ne pas traverser un pays sur le pouce)

Plusieurs mois après avoir décidé de partir ensemble vers le Maroc, Thomas et moi sommes très heureux de nous retrouver à Barcelone. C'est difficile de croire que cette aventure débute enfin! Même s'il me faudra une petite période d'adaptation à la vie à deux après mon mois en solitaire, je suis super enthousiaste à l'idée d'avoir un complice pour la route qui me mènera à la découverte du Maroc.

Thomas est déjà à Barcelone depuis quelques jours, et moi j'y suis déjà allée deux autres fois avant. Je suis ravie de constater que la ville a revêtu ses drapeaux indépendantistes catalans : les balcons des appartements en sont ornés. Pendant les deux jours que nous y passons, nous ne faisons pas vraiment de tourisme; on se promène dans les quartiers et on s'amuse à l'auberge avec les autres voyageurs que nous y rencontrons. 



Nous préparons notre déplacement vers le Maroc; si, au départ on avait prévu tout faire en autostop, on apprend par plusieurs sources que l'Espagne est le pays d'Europe où il est le plus difficile d'en faire. On décide donc de quitter la métropole catalane par les voies traditionnelles et on trouve un billet de train très bon marché pour la petite ville étudiante de Murcia.


Nous y arrivons tard le soir et partons directement à la recherche d'un lieu pour la tente. La chance est de notre côté, nous trouvons l'emplacement idéal très rapidement, dans un terrassement servant de tampon sonore entre un nouveau quartier résidentiel très laid et l'autoroute. Ainsi, croyons-nous, demain, nous serons tout près de l'endroit idéal pour faire du pouce! Même si nous ne sommes pas trop convaincus de nos chances de réussite, nous nous postons le lendemain matin sur le bord de l'autoroute avec notre belle pancarte ornée de notre objectif de la journée : GRANADA.



Les voitures passent, ne s'arrêtent pas. Certaines personnes nous font des drôles de signes avec la tête et les mains; on n'est pas trop certains de leur signification. Après à peine 15 minutes, un employé du gouvernement s'arrête et nous chasse de l'autoroute... On revient vers la ville (on a faim de toute façon), et on rencontre une fille de notre âge en vélo qui nous demande si on essaie de faire du stop. Elle nous confirme encore une fois que ça ne fonctionne généralement pas très bien en Espagne et, de plus, nous ne sommes pas à la bonne sortie d'autoroute pour se rendre à Granada! Voilà probablement ce que les simagrées des gens dans leur voiture voulaient dire!

Les calèches ne sont pas permises sur les autoroutes en Espagne.
Même pas découragés de cet échec cuisant, nous retournons en ville et réservons un départ vers Granada avec Blablacar (l'équivalent européen d'AmigoExpress). Notre conducteur nous envoie le lieu de rencontre pour le lendemain : dans une autre ville! On tente de le rejoindre par tous les moyens et avec notre espagnol plutôt incertain; pas de réponse. Ce n'est que plus tard le soir qu'il annulera carrément notre départ sans autre explication. Il est 21h et on est toujours à Murcia, sans moyen de nous rendre à Granada. On chiale un peu, mais une bière et son tapa à 1.50 euros nous remontent un peu le moral. Et tant pis, on prendra l'autobus le lendemain!


En arrivant à Granada, c'est beaucoup plus simple car on y rencontre David qui nous accueille chez lui via CouchSurfing. David est français et habite à Grenade depuis 1 mois seulement. On s'entend immédiatement très bien tous les trois et on fait connaissance autour d'un apéro digne du roi d'Espagne : fromage, charcuterie, pain, olives et bien sûr, vin! 


La glace est rapidement brisée grâce à ma déformation professionnelle préférée de prof de bio sexe: inspirée par le vidéo ci-dessous, je demande aux gars de me dessiner un vagin, et seulement qu'un vagin.


Ils sont surpris et un peu gênés, mais se prêtent au jeu. Bien sûr, comme 90% des gars, ils dessinent une vulve... s'ensuit un cours d'anatomie génitale féminine qui deviendra une blague d'initiés pour toute la semaine à venir!

Pendant les jours qui suivent, on visite la ville, 


Quartier gitan de Sacromento




on va boire et manger des tapas avec David et ses amis, on va écouter la finale de la Coupe du monde de rugby dans un pub plein à craquer, on va même au Salon du tapa gastronomique, ce qui nous apparait être une expérience espagnole par excellence!


Nous allons aussi faire une randonnée dans les montagnes qui entourent la ville, d'où nous avons une superbe vue.



Le départ, en stop toujours, est prévu pour le lundi matin. Malheureusement, la petite toux qui me talonnait depuis une semaine a décidé de se transformer en mal de gorge, de tête et fièvre durant la nuit. On décide d'attendre le lendemain pour partir. Malheureusement, c'est la pluie qui nous accueille ce matin-là et elle semble s'être installée pour quelques jours. Encore une fois, on abandonne l'idée de faire du stop et c'est encore Blablacar qui nous permettra de nous rendre jusqu'à Algeciras. Finalement, notre plan de traverser l'Espagne sur le pouce s'est avéré un échec monumental; tant pis, on s'essayera au Maroc!




1 commentaire:

  1. Ahhhh!!! Drôles et pathétiques, ces artistes masculins! Pour faire un clin d'oeil à la conversation qu'on a eue au café Lézard avant ton départ, si plusieurs femmes ne savent pas que les crampes menstruelles sont des contractions de l'utérus, on peut pas en vouloir aux hommes de ne pas être capables de dessiner correctement ce coin de notre anatomie... Ceci dit, on aurait toutes et tous avantage à remédier à ça!

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